ELSA GRANAT
tout un ciel_fictions collectives
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En-tête 6
Je crois que je fais du théâtre pour tout me permettre.
Je ne ferai pas le quart dans la vraie vie.
Je subis des rapports de force,
je mange mon deuil gentiment dans mon coin,
je vis sous de vaillantes carapaces.
Je fais tout pour ne pas être fragile.
Quand je sens pointer un spectacle,
c’est que j’ai la force de lacérer une toile au couteau
ou de faire un casse.
Entrer par effraction dans les non-dits,
les acquiescements impuissants à l’ordre des choses
et soulever la table pour que les restes des années 80, les restes de nos idéologies mortifères tombent par terre
et que je les ramène à ma portée, ramassés à la pelle pour les remettre à leur place.
Je cherche par le récit, la fiction ou encore l’aspect performatif
un théâtre lumière,
phare dans les tempêtes qui ne s’offusque
ni de la colère, ni de la violence,
mais qui les dépasse et les sublime avec entêtement.
Tout un ciel c’est 20 personnes qui s’acharnent à rester du coté de la tendresse.
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